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Olivier Sabathié dédie des « portes ouvertes » à ses voisins avant le grand public.

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Vendredi 13 octobre dernier, en fin de journée, Olivier Sabathié a invité ses voisins à visiter son verger à Grisolles, dans le Tarn-et-Garonne. Il avait déposé des bristols dans les boîtes aux lettres et une cinquantaine de personnes ont répondu présent. Les pommiers croulant sous les beaux fruits rouges les ont stupéfiées.

« J’ai tenu un discours très simple sur ma façon de travailler, raconte-t-il. J’ai donné quelques chiffres clés comme le nombre d’arbres à l’hectare, le temps passé au verger et le coût de l’investissement pour l’irrigation, le palissage ou les filets paragrêles, que beaucoup prennent pour des filets protégeant des oiseaux. En fin de visite, j’ai montré mon hôtel à insectes, ce qui a permis d’aborder les bioagresseurs, les auxiliaires et la confusion sexuelle. »

Sensibiliser les jeunes

Plus tôt dans la journée, ce sont les élèves de deux écoles maternelles voisines, accompagnés de parents, qui ont suivi la visite et pique-niqué sous les arbres. Quelques élus locaux sont également passés. Le lendemain, les portes étaient ouvertes au grand public, informé par voie de presse, par des flyers dans les magasins et de l’affichage. Sous un hangar, un chef cuisinier réalisait des recettes « antigaspi », pendant qu’un animateur proposait des dégustations à l’aveugle pour mieux différencier les variétés. Les fruits à la vente ont aussi eu un grand succès.

Information technique

Au total, six cents personnes sont passées chez Olivier sur ces deux jours. Il avait fait appel à ses parents, son fils et des collègues arboriculteurs pour lui prêter main-forte, mais il a quand même mis « trois jours à s’en remettre ». « Des politiques sont venus et nous nous sommes rendu compte que, bien qu’étant du département, ils méconnaissaient totalement notre activité, témoigne Françoise Roch, productrice à Durfort-Lacapelette et membre de l’association des ArboNovateurs, venue l’aider. Ils ont vu que nous suivions les attentes de la société, en cherchant à utiliser moins d’intrants, tout en gardant des exploitations viables économiquement. »

Quant aux voisins d’Olivier, après avoir posé l’incontournable question sur « les trente traitements » des pommiers à l’année, ils voulaient surtout savoir s’ils pouvaient traverser les vergers pendant leur jogging, ou ramasser quelques fruits après la cueillette. « Lorsqu’on leur explique que nous ne pulvérisons pas trente insecticides à large spectre, mais des produits ciblés en fonction des besoins, les gens comprennent très bien, ajoute Olivier. Je ne fais pas de vente directe puisque je livre mes pommes au groupe Blue Whale (spécialisé dans l’exportation, NDLR). Mais, grâce à ces portes-ouvertes, je rencontre les consommateurs. C’est un vrai plaisir ! »

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